Années 70 : De l’héroïne fragile à la femme forte

Personnages de second plan, petites filles ou épouses soumises, les figures féminines dans le manga d’après-guerre (après 1945) ont souvent été dépeintes par les mangaka comme des femmes fragiles, dépendantes des hommes, prisonnières des normes de société.

Les titres publiés à partir de la première moitié des années 70 changent la donne. Ils s’inspirent des mouvements de libération de la condition féminine américains et mettent en scène des personnages féminins forts qui s’émancipent du patriarcat. Il faut néanmoins replacer ces œuvres dans leur contexte historique : la plupart du temps, ces héroïnes combattent une forme de masculinité toxique et n’hésitent pas à utiliser des procédés pervers pour les retourner contre les hommes qui se mettent au travers de leur chemin.

On ne peut cependant réduire ces héroïnes à des guerrières, des jeunes femmes sexualisées à outrance ou des femmes fatales. Il s’agit avant tout de femmes libres qui s’émancipent indépendamment de la volonté des figures d’autorité qui les entourent. Les manga Ladysnowblood de Kazuo Kamimura et Kazuo Koike ; Ayako(1973) et Barbara (1974) d’Osamu Tezuka mettent en scène ce type d’héroïnes.