Aubois d’origine, Georges Hérelle (1848-1935) exerce durant de nombreuses années le métier de professeur de philosophie à Troyes. A la fois historien et bibliographe, il se passionne pour l’Italie et devient un traducteur réputé des œuvres de l’écrivain Gabriele d’Annunzio.
Photographie de Georges Hérelle(à gauche de l’image) et de Gabriele D’Annunzio (à droite de l’image), vers 1900.
Source : Album de photographies de Georges Hérelle, Médiathèque Jacques-Chirac de Troyes, ms 3134
Précurseur de l’histoire de l’homosexualité masculine, il se documente, archive et rédige de nombreux textes sur ce thème. Il utilise plusieurs pseudonymes et fait paraître en 1800 l’ouvrage Socrate et l’éducation athénienne, puis en 1900, un commentaire d’un livre d’Aristote intitulé Problèmes sur l’amour physique. Mais, c’est en 1903 qu’il entreprend un véritable travail d’archéologue de l’homosexualité en complétant les travaux de Moritz Meier sur L’Histoire de l’amour grec.
En parallèle de ces publications, il se constitue une bibliothèque atypique conservée en grande partie à la Médiathèque Jacques-Chirac de Troyes. Outre une correspondance prolixe avec un cercle d’amis homosexuels, le fonds Georges Hérelle est composé de 950 titres et de plusieurs albums de photographies constitués lors de ses nombreux voyages en Italie, en Grèce et au Maghreb.
Mais, au milieu des paysages et des visages d’inconnus photographiés ou collectés aux quatre coins du monde, se trouvent quelques clichés des célèbres catacombes de Palerme. Si l’on connaît la fascination de Georges Hérelle pour le corps vivant et les poses à l’antique, on s’attend moins à tomber sur des photographies de corps décharnés. Pourtant, l’érudit nous a légué trois clichés de grande qualité de ce « cimetière » de moines capucins situé en Sicile.
Quelles sont les particularités de ces catacombes ? Inaugurées à la fin du XVIe siècle, elles sont visitables et abritent des corps momifiés de religieux et de laïcs. En effet, on peut y apercevoir des moines dans leurs habits monastiques (le dernier moine à y être inhumé en 1971 est le frère Riccardo) suspendus aux murs, ainsi que des civils dont la petite Rosalia Lombardo décédée à l’âge de 2 ans d’une pneumonie et dont l’excellent état de conservation intrigue, surprend ou horrifie certains visiteurs.
Très diversifié, le fonds de photographies de Georges Hérelle contient à la fois des clichés réalisés/collectés par le professeur aubois, essentiellement des portraits d’étrangers réalisés lors de ses voyages, et des jeunes éphèbes photographiés dans des poses à la grecque. On y trouve toutefois quelques curiosités comme ces prises de vues des catacombes de Palerme.
Pour en savoir plus sur ce lieu atypique et sur les techniques de momification qui y ont été employées, vous pouvez lire cet article : https://www.geo.fr/histoire/des-scientifiques-vont-tenter-de-percer-les-secrets-des-momies-denfants-des-catacombes-de-palerme-207771
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