Les enfants l’attendent avec impatience, les adultes n’hésitent pas à endosser son costume pour entretenir le mythe. Si la figure du vieil homme à la barbe blanche nous est aujourd’hui familière et incontournable, il n’en a pas toujours été ainsi. Retour sur les origines d’un personnage aux multiples facettes, qui a traversé les âges et les cultures, et dont la Médiathèque possède dans ses fonds diverses représentations à chaque stade de son évolution.
Le Père Noël tire ses origines de lointains cultes païens, et de nombreuses divinités l’ont précédé dans les croyances occidentales pré-chrétiennes. Parmi eux, les dieux Odin et Heimdall dans la mythologie des peuples du nord de l’Europe. L’un est représenté comme un vieil homme barbu qui parcourt le ciel à dos de cheval, l’autre est réputé visiter ses enfants pour récompenser ceux qui ont bien agi en laissant un présent dans leur chaussette. Tous deux sont alors célébrés au moment du solstice d’hiver, durant lequel on décore les maisons de feuillages, on allume des feux et on organise des festins.
Sept siècles plus tard, dans l’Europe du Moyen Age, c’est le personnage de Saint Nicolas qui s’impose comme saint protecteur des enfants. Il doit son extrême popularité à sa légende et aux nombreux miracles qui lui sont attribués, parmi lesquels la résurrection d’enfants. Au fil des siècles, son culte évolue jusqu’à devenir proche de l’histoire que nous connaissons : dans la nuit du 5 au 6 décembre, Saint Nicolas visite les enfants et leur demande s’ils ont été sages, en échange de quoi ils reçoivent des cadeaux. Il voyage à dos d’âne, porte une mitre d’évêque et un long manteau rouge.
Célébré notamment dans les pays d’Europe du nord, « Sinterklaas » fait le voyage jusqu’aux Etats-Unis avec les nombreux émigrants allemands et hollandais qui s’y installent au 17e siècle, et prend le nom de Santa Claus. Dès lors, la figure du vieil homme distribuant des cadeaux aux enfants varie et évolue au gré des illustrations et des histoires inventées par les romanciers, aux Etats-Unis puis en Europe.
En 1809, l’écrivain Washington Irving parle, pour la première fois, d’un saint Nicolas qui se déplacerait dans le ciel, à cheval, pour distribuer plus rapidement ses cadeaux. En 1821, Clement Clark Moore rédige un conte de Noël pour sa fille : A visit From St Nicholas, connu depuis sous le titre The Night Before Christmas. Dans celui-ci apparaît une figure plus moderne de Santa Claus, dépeint comme un sympathique lutin dodu et souriant, qui descend du ciel dans un traineau tiré par huit rennes, et distribue des cadeaux dans la nuit du 24 décembre. Publié dans un journal américain, le conte devient très populaire, est traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.
En Europe, la publication en 1843 d’ «Un Conte de Noël » de Charles Dickens contribue à fixer progressivement le passage de la célébration de la Saint-Nicolas à celle de Noël. Cette même année, la première carte de Noël est publiée au Royaume –Uni. Car c’est désormais l’évolution des techniques d’impression et l’apparition de la chromolithographie qui vont largement contribuer à la diffusion de cette nouvelle imagerie.
Aux Etats-Unis, l’illustrateur et caricaturiste du Harper’s Weekly Thomas Nast dessine en 1863 une sorte de troll de petite taille, dodu et souriant, revêtu d’une tunique de fourrure rouge, très différent du grand saint austère. Pendant près de trente ans, il va illustrer par des centaines de dessins tous les aspects de la légende de Santa Claus et donner au mythe ses principales caractéristiques visuelles. A partir des années 30, une célèbre marque de soda comprend l’intérêt marketing de ce personnage et l’utilise dans de nombreuses campagnes de publicité, diffusées à grande échelle. Les représentations de l’illustrateur Haddon Sundblom contribuent à populariser encore davantage le personnage et fixent définitivement l’image de l’homme à l’habit rouge.
En Europe, le Père Noël s’impose comme personnage emblématique des fêtes de Noël après la première Guerre mondiale. Mais, comme l’atteste déjà un numéro de décembre 1885 de L’Aube illustrée, la figure du « bonhomme Noël » ne réussit pas à évincer Saint Nicolas. Les deux personnages coexistent encore aujourd’hui et continuent d’être fêtés en parallèle.
Caroline Maire
Documentation locale / Médiation numérique du patrimoine
Bibliographie
Histoire véridique du Père Noël, du traîneau à la hotte, Karin Ueltschi. BU Société 394.2 UELT
http://www.histoire-fr.com/dossier_pere_noel.htm
http://www.stnicholascenter.org/pages/origin-of-santa/
Très belle et intéressante mise au point sur les origines du Père Noël ! j’avais je l’avoue des lacunes de connaissances… je connais mieux Saint-Nicolas !
et merci pour le plaisir des yeux que ces jolies images qui illustrent avec bonheur votre article !
Bon Noël à tous , et belle année 2017 !!!
Martine Demessemacker
Merci de nous offrir un peu de rêve grâce à ces images que nous avons connues dans notre petite enfance! elles font surgir bien des souvenirs! riche idée que de faire valoir « les trésors » de la médiathèque à l’occasion de fêtes et d’évènements !
Merci une fois encore et nous attendons toujours avec curiosité et impatience les nouvelles découvertes que vous nous faites partager!
BON NOEL à toutes et tous dans cette belle maison! A l’année prochaine, en vous souhaitant le meilleur de la vie!
Danièle M.N.
Merci de vos commentaires Mesdames et rendez-vous l’année prochaine pour de nouveaux billets !
L’équipe du blog vous souhaite un très bon Noël à toutes et à tous !