Ecole et apprentissage dans la Bibliothèque Bleue

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Par Marie-Dominique Leclerc | Le 7 septembre 2017 | Livrets de colportage

A l’époque de la Bibliothèque bleue (17e-19e siècles), l’école est loin d’être aussi institutionnalisée qu’aujourd’hui. Dans les milieux populaires, l’instruction se limite alors le plus souvent à l’apprentissage du métier qu’on exerce ensuite toute sa vie. Pourtant, certains livrets du fonds troyen de la Bibliothèque bleue témoignent d’un savoir plus complet, de la morale aux mathématiques, en passant par la lecture ou  les « civilités ». Une occasion unique de saisir un peu mieux les pratiques scolaires de ce temps.

 

« Livres à l’usage des écoles », c’est sous cet intitulé qu’au début du XVIIIe siècle, la Veuve de Nicolas Oudot range dans son catalogue une trentaine de titres parmi lesquels quelques  »classiques » de la Bibliothèque bleue. Au rang de ces ouvrages, on trouve tout naturellement des manuels d’apprentissages premiers : abécédaires, syllabaires, arithmétiques, mais aussi des « civilités ». Ces ouvrages imprimés en caractères dits  »de civilité » permettent à l’enfant de se familiariser avec l’écriture cursive.

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Tous ces livres présentent un caractère religieux fortement marqué, puisqu’ils sont au service d’un enseignement assuré presque exclusivement, au XVIIIe siècle, par l’Église au travers de congrégations, écoles paroissiales ou autres institutions charitables. Et lorsque l’enseignant n’est pas un religieux, comme souvent dans les campagnes, il applique la religion officielle du Royaume de France : le catholicisme. On y utilise donc Les Figures de la Bible, les Cantiques spirituels, la Grande Bible des Noëls, des tragédies chrétiennes, des vies de saints et autres brochures du même type.

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D’autres titres, qui n’apparaissent pas dans ce catalogue, sont eux aussi peut-être en usage dans les écoles. On peut le penser de livrets tels que les modèles de bien dire ou de bien écrire – Cabinet de l’éloquence, Secrétaires… – même si leur contenu variable selon les éditions en prédestine certains plutôt que d’autres aux écoles.

Enfin, les Fables d’Ésope semblent tout particulièrement s’adresser aux enfants. Bien rythmées par des titres, divisions en paragraphes et par des images, elles paraissent tout naturellement destinées à une approche d’apprentissage avec leurs séquences courtes : chaque fable est précédée d’une petite gravure et se referme sur une moralité. On peut faire les mêmes remarques à propos des Figures de la Bible : chaque épisode biblique, succinctement développé, s’accompagne de son bois gravé. Telle est la pédagogie de l’époque qui nous apparaît de nos jours bien austère.

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1 Commentaire

  1. danièle mendak - noble

    c’est toujours un plaisir de découvrir vos publications, merci!

    Réponse

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