Atlas et cartes rares dans les collections de la Médiathèque

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Par François Berquet | Le 12 avril 2017 | Imprimés

La Médiathèque de Troyes Champagne Métropole conserve un ensemble très riche d’atlas et de cartes anciennes imprimées, depuis des éditions du XVIe jusqu’au XIXe et XXe siècles. Pour les XVIe et XVIIe siècles, ces atlas et cartes proviennent de collections historiques rassemblées à la Révolution : le fonds des Capucins de Troyes et la bibliothèque des Bouhier, racheté par l’abbaye de Clairvaux. Ces cartes figurent pour beaucoup d’entre elles dans des recueils. La Médiathèque conserve également deux globes du XVIIe siècle, terrestre et céleste.

Ces ouvrages témoignent tous de la lente appropriation de l’espace par les Hommes au cours des siècles. Dès l’Antiquité, ils cherchent à représenter leur territoire et à mémoriser des itinéraires. Les Grecs élaborent un système de représentation du monde et jettent les bases de la cartographie. Vers 650 avant Jésus-Christ, Thalès de Millet conçoit déjà la rotondité de la terre, ce que confirme Aristote au IVe siècle avant notre ère, en s’appuyant sur l’image de bateaux disparaissant progressivement à l’horizon, comme aspirés par la mer.

La première carte de la terre est dessinée deux siècles plus tard par l’astronome d’Alexandrie Eratosthène (IIIe siècle avant Jésus-Christ), qui mesure les dimensions du globe en comparant la différence d’inclinaison des rayons du soleil entre sa ville d’origine et un point situé à 900 km au sud d’Alexandrie.

Tout le savoir grec est résumé au IIe siècle après J.-C. par l’astronome et géographe Ptolémée, né à Alexandrie. Dans la vision de Ptolémée, la terre ronde s’inscrit au centre de l’univers. Il adopte une technique de projection « en manteau ».  Sa carte d’Europe est relativement précise. L’Inde et la Chine lui sont connues avec cependant une grande imprécision dans les contours ; il admet aussi des zones à découvrir, dont un éventuel nouveau monde au-delà de l’Atlantique.

La Géographie de Ptolémée suit la route des manuscrits de l’Orient vers l’Occident au début du XVe siècle. Traduite du grec au latin et ainsi redécouverte, elle connaît une diffusion considérable, d’abord sous forme de manuscrits enluminés, puis dès les années 1470, grâce à des éditions incunables, parmi les premiers livres imprimés.  Le renouveau d’intérêt pour la cartographie annonce alors les Grandes découvertes, quelques décennies plus tard.

Le monde occidental dispose dès lors des outils nécessaires pour construire une représentation géométrique du monde connu et des mondes à découvrir. Après les grandes découvertes, la Terre peut être représentée dans sa forme et ses proportions réelles. C’est le début de l’âge d’or de la cartographie.

Avec l’invention d’instruments de mesure performants comme par exemple les lunettes astronomiques, il devient possible d’établir des mesures précises, de déterminer les latitudes et les longitudes et de mesurer les altitudes avec exactitude. A partir du XVIe siècle, les progrès des mathématiques et de l’astronomie permettent l’invention de nouvelles techniques de projection : la terre apparaît désormais entière sur un plan en deux dimensions.

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A partir du XVIIe siècle, le développement de l’imprimerie des cartes permet une reproduction rapide et diminue le risque d’erreur. Les graveurs utilisent la technique de la gravure sur cuivre. C’est aux Pays-Bas que l’on trouve les cartographes les plus brillants d’Europe, en lien avec la fondation de la Compagnie hollandaise des Indes Occidentales en 1602. Celle-ci crée son propre département cartographique. Amsterdam devient alors le centre européen de la production de cartes, d’atlas et de globes. De grands imprimeurs, comme les Blaeu, réalisent ces ouvrages, aujourd’hui conservés dans les collections de la Médiathèque de Troyes Champagne Métropole.

 

La « projection Mercator » inventée aux Pays Bas espagnols (Belgique actuelle) au XVIe siècle est alors la plus utilisée : les marins s’en servent afin de tracer des trajets rectilignes. On la retrouve dans des cartes acquises par des institutions religieuses et des particuliers à Troyes et dans la région.

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Pour compléter ce billet, à ne pas manquer à la Maison du Patrimoine : Théâtre du Monde. Atlas d’hier, atlas imaginaire.

Jusqu’au 14 mai 2017.

Maison du Patrimoine, 3 rue Jean-Jacques Rousseau, Saint-Julien-les-Villas

Entrée libre

 

François Berquet, Médiathèque de Troyes Champagne Métropole

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