En préfiguration d’une prochaine vitrine pédagogique dédiée à l’art de la reliure, l’équipe du blog 11km de patrimoine initie une nouvelle série pour aborder le sujet dans toute sa diversité.
Jusqu’au début de l’ère chrétienne, les textes sont écrits sur volumen (rouleau de papyrus ou de parchemin) ou bien sur des tablettes recouvertes de cire. Progressivement apparaît l’usage du codex, l’ancêtre du livre dans son acception moderne, beaucoup plus maniable, ainsi que facile à transporter et ranger.
C’est avec l’apparition du codex que naît justement la reliure qui réunit des cahiers formés de feuilles pliées, de parchemin ou de papier. Étape nécessaire à la lecture et à la conservation de l’écrit, manuscrit puis imprimé, la reliure est un élément fondamental de l’objet-livre.
L’art de la reliure connaît une longue histoire, deux fois millénaire. Si les relieurs reproduisent depuis des siècles les mêmes gestes pour coudre les cahiers, poser des plats et les recouvrir d’un matériau tel que le cuir (voir la description détaillée et en images de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, sous la direction de Diderot et d’Alembert), il existe de nombreuses variantes au sein de la profession, très réglementée sous l’Ancien Régime. Selon les périodes et la mode du moment, des styles de reliure se sont imposés. On distingue donc ainsi aisément les lourdes reliures médiévales des créations contemporaines, comme celles de Rose Adler (1890-1959), dont la bibliothèque littéraire Jacques Doucet conserve des œuvres magnifiques. Pour celles et ceux qui veulent aller plus loin, sur les plans technique et esthétique, nous renvoyons volontiers à la base des reliures numérisées de la Bibliothèque nationale de France.
Préfigurant une nouvelle vitrine pédagogique qui sera dévoilée à l’automne dans l’exposition permanente « Mille ans de livres à Troyes », la présente série propose aux curieux de (re)découvrir cet art à travers nombre d’exemplaires conservés à la Médiathèque Jacques-Chirac de Troyes. Dans un premier billet, deuxième fonds public médiéval de France oblige, seront présentées des reliures du Moyen Âge ; viendront ensuite les reliures à décor, commandées par de riches amateurs, tel Jean Grolier (1489 ?-1565) ou de puissants commanditaires, nobles ou ecclésiastiques. Le 19e siècle sera également à l’honneur avec les cartonnages d’éditeurs si colorés. Le parcours s’achèvera avec un ensemble de reliures atypiques, de toutes périodes, de toutes tailles, de tous styles.
Mais dès à présent, une mise en bouche « visuelle » à consommer sans modération !
Photos Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne métropole
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