Apparues sur terre il y a 100 millions d’années – soit bien avant l’homme – les abeilles ont survécu aux dinosaures mais sont aujourd’hui menacées par les pesticides et autres activités humaines. A l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, nous nous sommes intéressées à l’évolution de la cohabitation avec ces insectes indispensables, à travers les collections de la médiathèque.
La récolte du miel et de la cire est une pratique très ancienne. Comme le montre l’iconographie médiévale et moderne, elle a longtemps consisté à exploiter des essaims sauvages installés dans des troncs d’arbres, ou des ruches de paille ou d’osier tressé.
A cette époque et jusqu’au 18e siècle, le miel est extrait en pressant et en détruisant les alvéoles de cire. La pratique de l’étouffement des colonies, par noyade ou par asphyxie, est la règle.
A partir de la seconde moitié du 18e siècle, des techniques nouvelles s’affirment dans le but d’améliorer les pratiques et de produire davantage. Précurseur dans cette évolution, Guillaume Louis Formanoir de Palteau publie en 1756 sa Nouvelle construction de ruches de bois, avec la manière d’y gouverner les abeilles, qui fera référence durant un quart de siècle, et servira de base aux innovations du siècle suivant.
Parallèlement, l’entomologie se développe, et les naturalistes commencent à s’intéresser à la physionomie des abeilles, tel Réaumur qui décrit le système digestif de l’abeille. Mais le fonctionnement de la ruche reste encore très mystérieux, et l’ignorance est encore souvent comblée par les croyances mythologiques de l’Antiquité. Et dans sa volonté de se rendre maître de la nature, l’homme des Lumières entend encore « gouverner » les abeilles.
Les différentes innovations qui jalonnent le 19e siècle dans le domaine de l’apiculture, vont progressivement changer ce rapport, et chercher à récolter le miel dans le respect des abeilles. Parmi elles, la construction de ruches vitrées permet d’en observer l’activité et les différentes fonctions, et de construire de nouveaux modèles séparant les surplus de miel, pouvant être récoltés, des abeilles et de leur couvain. L’apiculture moderne prend alors son essor avec l’invention de la ruche divisible, à cadres mobiles, qui permet de récolter sans détruire la colonie.
A côté de la production de miel, l’intérêt se porte aussi progressivement sur la diversité des races d’abeilles, et notamment sur les abeilles sauvages ou solitaires. Leur rôle, leurs mœurs, leurs besoins et leurs cycles vitaux font l’objet d’études, jetant les bases d’une apiculture plus douce et respectueuse des écosystèmes.
Une prise de conscience aujourd’hui plus que jamais nécessaire, puisque notre régime alimentaire dépend pour un tiers des fleurs, dont elles assurent la pollinisation, et que 40% d’entre elles semblent menacées de disparition.
Le saviez-vous ? L’abeille est aujourd’hui un insecte emblématique, et doit en partie sa popularité au personnage d’un dessin animé dont les quadragénaires se souviennent avec nostalgie. Mais saviez-vous qu’à l’origine de cette série d’animation se trouve un succès oublié de la littérature de jeunesse ? Maïa l’abeille et ses aventures est un roman de l’écrivain allemand Waldemar Bonsels, qui narre les aventures de la petite héroïne aillée. Conservée dans nos collections, l’édition française de 1938 est superbement illustrée de gravures sur bois en noir et blanc, réalisées par Ioanna Bassarab.
Bonus ! Retrouvez ces images, ainsi qu’une sélection de plantes mellifères issues du De Historia stirpium de Leonhart Fuchs, dans le livret de coloriages à télécharger ci-dessous.
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