Introduction
Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne est né le 23 octobre 1734 à Sacy, un petit village à quelques kilomètres d’Auxerre. Il est un des quatorze enfants d’Edme Rétif, paysan et lieutenant de baillage, c’est-à-dire juge de paix du village. Rétif évoquera la figure paternelle, notamment dans La Vie de mon père. Après une enfance campagnarde et une éducation janséniste Bicêtre, le 14 juillet 1751, Rétif entre en apprentissage chez l’imprimeur Fournier, à Auxerre. Il tombe amoureux de la femme de son patron, qui deviendra dans ses mémoires, Monsieur Nicolas, Mme Parangon.
Le 9 mai 1755, devenu compagnon imprimeur, Rétif quitte Auxerre pour Paris. Au cours de ces années de compagnonnage dans différentes imprimeries parisiennes, Rétif découvre sa vocation d’écrivain. Le 22 avril 1760, il se marie à Auxerre avec Agnès Lebègue. Ce mariage va s’avérer malheureux. Le couple aura quatre filles, dont deux seulement survivront, Agnès, l’ainée et Marion, la quatrième.
Une carrière d’écrivain
En mai 1767, Rétif décide d’abandonner son métier d’ouvrier typographe pour se consacrer entièrement à la littérature. Son premier livre, La Famille vertueuse, paraît en novembre de la même année. Jusqu’en 1803, c’est-à-dire pendant plus de 35 ans, Rétif va faire paraître presque chaque année un roman, ouvrage, fragments autobiographiques, projets de réformesou portraits de femmes contemporaines.
Le 11 novembre 1775, la parution du Paysan perverti est un premier succès, qui vaut Rétif la reconnaissance des « gens de lettres ». En avril 1777, Le Quadragénaire est le premier ouvrage illustré de Rétif. À 46 ans, l’écrivain s’éprend de sa jeune voisine Sara. Il relate cette liaison dans La Dernière aventure d’un homme de quarante-cinq ans. Le 5 novembre 1780, l’écrivain grave sa première inscription sur la pierre dans l’île Saint-Louis pour se souvenir de ses émois amoureux. En juillet de la même année, débute l’impression des premiers volumes des Contemporaines.
En 1783, Rétif commence la rédaction de ses mémoires qui deviendront Monsieur Nicolas. En 1788, il débute une relation incestueuse avec sa fille Agnès. Du Palais Royal, lieu de plaisirs, qu’il fréquente à partir de juin 1789, Rétif de la Bretonne suit les évènements de la Révolution. À partir de janvier 1790, l’écrivain s’achète une presse et l’installe chez lui pour y imprimer ses oeuvres.
Une fin douloureuse
Les dernières années de l’écrivain sont particulièrement sombres. En janvier 1795, il doit être inscrit sur les listes des bénéficiaires de secours pour aider les gens de lettres nécessiteux.
Sa santé se dégrade. À partir de 1798, il occupe un poste au ministère de la Police, où il surveille la correspondance des émigrés et des agents de l’étranger. Mais, en 1802, son emploi est supprimé. Les Posthumes et L’Enclos et les oiseaux sont saisis à son domicile. Au cours de sa dernière année, Rétif, dans la misère, fait plusieurs demandes d’aides.
Il s’éteint le 3 février 1806, à l’âge de 72 ans, des suites d’une maladie qui ne lui permettaitplus de marcher, ni de tenir la plume.
Sur Rétif de la Bretonne
À l’usage des professeurs : dossier compilant des pistes d’exploitation pédagogique, des notes de lecture, une bibliographie primaire mais aussi complémentaire… Ce dossier recense les thèmes de des métiers, de l’imprimerie, de la censure et de la police présents dans la vie et dans l’œuvre de Rétif de la Bretonne.
À la découverte du monde des métiers et de l’imprimerie au XVIIIe siècle
Suggestion de questionnaire sur l’œuvre de Rétif de la Bretonne accompagnée d’une chronologie simplifiée de son parcours. Ce dossier va viser à explorer l’enfance de l’écrivain français, puis aborder le monde de l’imprimerie au XVIIIe siècle avec un exemple particulier (celui de l’imprimeur M. Fourner). Enfin, le but est d’étudier le parcours de Rétif de la Bretonne dans le secteur de l’imprimerie, puis les atouts et les contraintes d’un écrivain-typographe tel que lui-même.
La Découverte australe
La base de ce travail est fournie par les illustrations originales de La Découverte australe, de Rétif de la Bretonne (cote médiathèque pour consulter l’édition originale numérisée : DG 10149), mises en ligne sur le site de la médiathèque de Troyes, à l’occasion de l’exposition « Je suis né auteur pour ainsi dire : Rétif de la Bretonne 1734-1806 ». Ce roman, publié en 1781, est une œuvre foisonnante, multipliant les genres littéraires, tenant à la fois de l’utopie sociale et politique, du fantastique, de la science-fiction et du voyage de découverte. Rétif l’a fait illustrer par son dessinateur fétiche, Binet (sur lequel on sait fort peu de choses), choisissant vraisemblablement, comme à son habitude, les épisodes pour lesquels il souhaitait des gravures. Dans l’édition originale, un commentaire de Rétif accompagne d’ailleurs, le plus souvent, les illustrations.
Le roman est, par ailleurs, publié dans le recueil Voyages aux pays de nulle part, chez Robert Laffont (collection « Bouquins », 1990), accompagné de plusieurs autres écrits ayant pour thématique commune les voyages imaginaires (cote médiathèque : R VOY).