Jusqu’au 31 octobre dans l’église saint-Pierre-et-saint-Paul de Vendeuvre-sur-Barse, l’association ArTho retrace le travail de la Sainterie de Vendeuvre et de son fondateur, Léon Moynet (plus d’informations).
Après une formation dans la statuaire à Paris avec Monsieur Valois, Léon Moynet rencontre le sculpteur Valtat à la cathédrale de Troyes et l’embauche pour rattraper son retard. Après avoir fait ses preuves à Magny-Fouchard, Marolles-les-Bailly, au Pavillon-Sainte-Julie ou encore à Rouvres-les-Vignes, En 1842, il créé une Manufacture d’Art Chrétien, appelée simplement « Sainterie ».
« Vers 1842, lorsqu’on quittait Vendeuvre pour aller en direction de Troyes, à gauche de la route, une grange attirait l’attention par sa position insolite au milieu des vignes. La curiosité conduisant sur les lieux, on remarquait des parties de coprs humains éparses dans tous les coins et recoins de cette grange, il y avait des têtes, des bras, des jambes, des mains modelées en terre ; quelques moules en plâtre et des livres sur les saints ajoutaient à ce spectacle hallucinant la note la plus incohérente. » Abbé J. Durand, Une Manufacture d’Art Chrétien, la « Sainterie » de Vendeuvre-sur-Barse, 1842-1961.
Léon Moynet travaille à créer un processus de fabrication des statues en masse. Il utilise des moules, qu’il rend réutilisables.
« Pour ce faire, à partir d’une sculpture originale, est confectionné un moule en plâtre destiné à en réaliser de multiples copies. Afin qu’il soit réutilisable, le moule se constitue de nombreuses pièces s’ajustant parfaitement entre elles et se calant dans une « chape » fermée par un couvercle. L’estampeur tapisse la surface intérieure du moule d’une couche d’argile puis assemble les deux parties de la chape au moyen d’une argile diluée en pressant fortement sur le couvercle. Le démoulage s’effectue quelques instants plus tard. […] Les statues étaient peintes et décorées ensuite. » Les saints de Vendeuvre dans la lumière : Exposition de statues de l’ancienne Manufacture d’Art Chrétien de Vendeuvre-sur-Barse. 15 juin-17 septembre 2023. Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Troyes organisée par ArTho et la cathédrale de Troyes, F.L. 704.948 SAINT
Il travaille ensuite à donner un rayonnement national et international à l’entreprise. L’ouverture de la gare de Vendeuvre en 1857 permet la vente par correspondance. Il embauche des salariés : sculpteurs, mouleurs, estampeurs, peintres et décorateurs sont recrutés.
Chaque année, un catalogue répertorie les modèles et leurs prix. La médiathèque en conserve plusieurs, certains sont disponibles en ligne.
Sa biographie : Vie et travaux de M. Léon Moynet, statuaire à Vendeuvre, par Mgr. Fèvre est disponible sur Gallica.
En octobre 1890, la Sainterie est reprise par Honoré Nicot, le comptable de l’entreprise. Il ne modifie que la décoration des statues pour les adapter aux goûts de l’époque. Il ajoute 83 nouveaux modèles créés par Désiré Briden (sculpteur notamment de la frise en bronze du Monuments aux Enfants de l’Aube, du Monument aux bienfaiteurs de la Ville de Troyes, place Jean-Jaurès à Troyes) et agrandit l’entreprise.
« C’est pourquoi, en bordure de la route nationale, face aux anciens bâtiments, une immense construction de 400 m2 est édifiée avec un four supplémentaire le four « d’en bas » adapté pour la cuisson des chemins de croix. » Abbé J. Durand, Une Manufacture d’Art Chrétien, la « Sainterie » de Vendeuvre-sur-Barse, 1842-1961.
Il améliore aussi la communication et développe un service commercial.
Honoré décède en 1905. Henri, son fils, prend la tête de l’entreprise durant 15 ans avant d’être mobilisé. Il est tué au combat en 1918. Sa femme prend la direction jusqu’à la majorité de son fils. La Sainterie créé des monuments aux morts et des plaques commémoratives. René est confronté à la seconde guerre, les ateliers sont annexés pour entreposer le matériel provenant du camp de Mourmelon. En 1944, l’usine subit des dégâts importants avec les bombardements des « vingt ponts » et les trains allemands explosés. Mais René insiste, s’oriente sur la production de carreaux flammés (des carreaux de grés très résistants cuits à haute température). La Sainterie cesse ses activités en 1961 et ferme définitivement en 1979.
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Le peintre Jürg Kreienbühl découvre le « paradis » en 1975 et peint le lieu rempli de statues invendues. Il signe des oeuvres poignantes, telle que l’armée du salut.
Pour en savoir plus sur l’histoire de la Sainterie, la conférence du 3 mars 2016 de Valérie Alanièce et de François Gilet est disponible en ligne.
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