A l’aube du procès des attentats du 13 novembre 2015, et en hommage à l’attaque des locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, l’équipe de la médiathèque Jacques-Chirac de Troyes vous propose d’explorer des Unes issues de ses collections de presse satirique.
Sans revenir sur l’histoire de la presse satirique à proprement parler, ni sur les grandes affaires de censure du 19e-20e siècle, cet article de blog propose de s’attarder sur 100 ans de caricatures politiques, des presses locales auboises aux grands titres de journaux satiriques tels que Charlie Hebdo.
Ci-dessous, quelques exemples de Unes issues de la presse satirique illustrée locale auboise du 19e siècle. La première, issue du Chat troyen (1884-1885), réaffirme l’importance des symboles républicains par le biais d’une caricature, la seconde, issue du Hérisson (1876), se prête au rire par la force des choses, tandis que la troisième, issue de La lune troyenne (1886-1890) illustre l’esprit de la presse satirique de cette époque.
D’abord créée pour susciter le rire, au travers de la caricature, mais également pour dénoncer des faits politiques par le biais de textes engagés, la presse satirique n’a ensuite cessé d’inviter ses lecteurs à prendre clairement position, par le biais de « dessins de presse » évocateurs de façon à faire réagir en renversant l’opinion publique. Citons pour exemple le cas des journaux satiriques anti-communards de la fin du 19e dont la Médiathèque conserve plusieurs exemplaires.
Publiés à partir de 1871, date du début de la Commune de Paris, ces titres, parmi lesquels, Le Grelot (1871-1903), La Guêpe (1871-72) et La Griffe (1871) sont considérés comme les précurseurs de la « guerre des journaux » ayant connue son apogée durant l’Affaire Dreyfus (1894-1906). Toutefois, comme bien d’autres, nés d’une opinion politique, ils n’ont, pour la plupart, été publiés que du temps de la Commune (mars-mai 1871).
Suite à nombre d’événements tragiques au 20e et 21e siècle, les mentalités et les attentes des lecteurs ont cependant évolué. La presse satirique s’est alors dotée d’une mission d’alerte en faisant régulièrement polémique via des Unes ou des dessins de presse parodiant l’actualité ou représentant « l’horreur », l’ineffable, l’indescriptible. Citons pour exemple, un titre phare de la presse satirique nationale, déjà évoqué précédemment : Charlie Hebdo. Un journal qui nous invite à nous demander si nous pouvons rire de tout, et dans quelle mesure ?
Si Charlie Hebdo demeure le titre de presse satirique français contemporain le plus emblématique, de par les controverses que ses Unes ont généré, et de par la tragédie des attentats du 07 janvier 2015, il n’est pas le seul journal satirique français encore publié et lu, bien qu’il n’en reste plus qu’une dizaine. En effet, Le Canard enchaîné fait partie des héritiers de l’ Assiette au beurre, du Charivari et du Rire, bien que les ventes aient considérablement chuté ces dernières décennies.
Si vous souhaitez obtenir des informations complémentaires sur ces documents, vous pouvez contacter le pôle patrimoine à l’adresse suivante :
Avec la pression économique que subit le journalisme traditionnel actuel, les médias cherchent à attirer davantage le public avec la satire politique version Late show télévisuel à l’américaine (Quotidien, C’est Canteloup…etc.) ou par le biais de webzines.
L’actualité devient ainsi accessible au plus grand nombre et c’est tant mieux !
Le pamphlet des temps modernes continue son ascension (même sans les mots, avec notamment les œuvres d’art NFT de l’artiste Beeple) !!
Merci à Anne Charlotte PIVOT pour cet article passionnant.