La Dépêche de l’Aube a 100 ans

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Par François Berquet | Le 5 février 2021 | Fonds local

Un éphémère journal Le Remplaçant troyen paraît d’octobre à décembre 1920, composé et publié par des ouvriers imprimeurs troyens en grève. Il tient la chronique de la lutte des grévistes et  publie les actualités des syndicats des autres corporations (textile, cheminots, bâtiment). Le Remplaçant publie également  les nouvelles troyennes et auboises  et les informations nationales et internationales, en  s’intéressant particulièrement aux mouvements ouvriers à travers l’Europe.

Dans le dernier numéro du 5 décembre 1920, la rédaction du Remplaçant annonce la fin de la grève du Livre, constatant son échec, et passe le relais à la Dépêche de l’Aube. Le premier numéro paru le 7 décembre 1920  s’adresse « Aux travailleurs du département ». Il donne la liste des collaborateurs, et un éditorial combatif du secrétaire de rédaction, René Plard, annonce le programme éditorial.

Le tout premier numéro de La Dépêche du 7 décembre 1920

D’abord « Journal quotidien du monde du travail », la Dépêche devient  « Quotidien communiste » à partir de mai 1924. Si son sous-titre a souvent varié, le journal a conservé sa ligne éditoriale originelle jusqu’à nos jours : défense des travailleurs, lutte pour la paix, la laïcité et l’émancipation, et contre le racisme.

Il se fait le relais de tous les combats sociaux de l’entre-deux guerres. Né des revendications de la classe ouvrière contre ce qui s’appelait « la vie chère », il est aux côté des travailleurs de l’industrie textile ou des vignerons aubois revendiquant l’appellation  Champagne, s’intéresse à la crise de la main-d’œuvre agricole, à la hausse du prix des matières premières, et à la spéculation sur les loyers.

Durant l’Occupation, le journal est  imprimé et distribué sous forme de tracts clandestins et reprend sa parution officielle à la Libération. Au cours de sa longue histoire, ses dirigeants sont régulièrement victimes d’emprisonnement ou de sanctions financières, pour leur dénonciation régulières des orientations militaristes du pouvoir, comme dans les années 1950 lors la guerre d’Algérie.

D’abord publié quotidiennement, il devient hebdomadaire, tire à près de 30 000 exemplaires dans les années 1980, et compte dix mille numéros depuis son lancement. La Médiathèque Jacques-Chirac conserve une collection depuis le début de parution jusqu’en février 1938, de septembre 1945 à février 1951, puis de janvier 1967 jusqu’au dernier numéro paru cette semaine.

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2 Commentaires

  1. LEFEVRE Jean

    Belle initiative et combien utile pour comprendre notre histoire.
    Merci
    Jean Lefèvre.

    Réponse
  2. Alain Henault

    Toujours ; Aussi Belle et Rebel …

    Réponse

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