Vacances # 1 Les premières stations balnéaires

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Par Caroline Maire | Le 1 juillet 2016 | Iconographie

Alors qu’approche à grands pas le temps du repos estival, nous vous proposons un retour en images sur les premières stations balnéaires, à travers les fonds de cartes postales et d’images chromolithographiques conservés à la Médiathèque.

Les premiers séjours à la mer datent du début du 19e siècle. Les côtes de la Manche ou de l’Atlantique sont d’abord prisées pour leurs vertus thérapeutiques et vivifiantes. Une société cosmopolite et fortunée s’y retrouve chaque année pour « prendre les eaux ». Dieppe (1822-37), Royan (1824), Boulogne-sur-Mer (1825), La Rochelle (1826), Calais (1837) comptent parmi les premières plages à la mode. Puis apparaissent  Trouville, Luc-sur-Mer, les Sables-d’Olonne et Biarritz, « la Reine des plages et la plage des Rois », qui a les faveurs de l’impératrice Eugénie. La douceur du climat méditerranéen attire en hiver les grandes familles de l’aristocratie européenne  à Nice, Cannes ou Menton.  A l’image de Chateaubriand, Maupassant ou Eugène Boudin, écrivains et artistes fréquentent également ces lieux de mondanités, et contribuent à travers leurs œuvres à les populariser.

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Le développement des voies de chemin de fer accélère l’essor de ces villégiatures et fait naître de véritables stations balnéaires, dotées de villas, hôtels et casinos. Le train réduit de deux tiers la durée du voyage entre Paris et les plages de la Manche. Vers 1860, il faut ainsi 4h pour rejoindre Dieppe, contre 12h en voiture attelée.

Dans son livre Les bains de mer des côtes normandes. Guide pittoresque, le journaliste et romancier Albert Blanquet raconte : « Rien n’égale le plaisir de voyager vite avec la rapidité de la vapeur […]. N’est-il pas charmant d’être commodément et confortablement assis dans ces compartiments de première classe, où la causerie est si facile et l’intimité si à l’aise. On part frais et dispos, on arrive de même, sans un pli de sa cravate dérangé, sans un grain de poussière, sans une robe froissée […]. Vivent les chemins de fer ! et honni soit qui soutiendrait le contraire. »

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Dès août 1848 sont inaugurés les  « trains de plaisir » entre Paris et Dieppe. Le convoi compte 3 wagons fermés et une dizaine de voitures à ciel ouvert. En 1850, la Compagnie de l’Ouest propose des billets à prix réduits- les billets de bains de mer-  valables deux jours, du samedi au lundi, entre le 15 mai et le 31 octobre. Durant la saison d’été 1871, le « train jaune », ou « train des maris » quitte Paris chaque samedi soir pour la Normandie, et ramène le lundi matin les voyageurs partis rejoindre femme et enfants le temps d’un week-end.

Le tourisme se démocratise peu à peu, même si, jusque dans les années 1930, c’est toujours une population très privilégiée qui séjourne en bord de mer. En 1850, un Paris-Dieppe coûte 5 francs en troisième classe, soit deux journées de salaire pour un ouvrier.

Caroline Maire

Médiation numérique du patrimoine / Médiathèque du Grand Troyes

Bibliographie

Un mois au bord de la mer (Journal de vacances. 4 août – 3 septembre 1902). Henry Joanneton.

Les bains de mer des côtes normandes. Guide pittoresque. Albert Blanquet. 1859. Mit.l.5.42

Guide historique, pittoresque et descriptif du voyageur aux Bains de mer d’Arcachon et à dix lieues à la ronde. 1859. Jean Lacou. C.cart. 584. Vol.2, pièce 4

Vacances en France de 1830 à nos jours. André Rauch. 2001. 944 RAUC

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