Les mondes de Watteau

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Par Karine Voillemont | Le 18 avril 2025 | Collections patrimoniales | Imprimés

A l’occasion de l’exposition « Les mondes de Watteau », sous le commissariat scientifique d’Axel Moulinier et de Baptiste Roelly, du 8 mars au 15 juin 2025 au musée Condé, château de Chantilly, nous ne résistons pas au plaisir de partager des gravures des œuvres de Watteau, publiées par son ami Jean de Julienne (1686-1766).

Il fait reproduire quelques 350 gravures réalisées à partir des dessins de Watteau (Figures de différents caractères de paysages et d’études dessinées d’après nature par Antoine Watteau, Buffet A nord 22) ; puis 270 gravures (l’œuvre d’estampes d’après les tableaux et dessins originaux de feu Antoine Watteau, Buffet A nord 22), que l’on appelle à juste titre le Recueil Julienne.

  • Figures de différents caractères, de paysages, et d'études dessinées d'après nature par Antoine Watteau..., gravées à l'eau forte par les plus habiles peintres et graveurs du temps, tirées des plus beaux cabinets de Paris. [Roland Scripsit ; F. Baillieul Laisné Sculpsit], [1726-1728], tome premier (page de titre), Buffet A nord 22, Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne Métropole
  • Figures de différents caractères, de paysages, et d'études dessinées d'après nature par Antoine Watteau..., gravées à l'eau forte par les plus habiles peintres et graveurs du temps, tirées des plus beaux cabinets de Paris. [Roland Scripsit ; F. Baillieul Laisné Sculpsit], [1726-1728], tome premier (autoportrait de Watteau), Buffet A nord 22, Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne Métropole
  • Figures de différents caractères, de paysages, et d'études dessinées d'après nature par Antoine Watteau..., gravées à l'eau forte par les plus habiles peintres et graveurs du temps, tirées des plus beaux cabinets de Paris. [Roland Scripsit ; F. Baillieul Laisné Sculpsit], [1726-1728], tome second (page de titre), Buffet A nord 22, Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne Métropole
  • Figures de différents caractères, de paysages, et d'études dessinées d'après nature par Antoine Watteau..., gravées à l'eau forte par les plus habiles peintres et graveurs du temps, tirées des plus beaux cabinets de Paris. [Roland Scripsit ; F. Baillieul Laisné Sculpsit], [1726-1728], tome second (figure de Watteau entouré de figures allégoriques), Buffet A nord 22, Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne Métropole
  • Figures de différents caractères, de paysages, et d'études dessinées d'après nature par Antoine Watteau..., gravées à l'eau forte par les plus habiles peintres et graveurs du temps, tirées des plus beaux cabinets de Paris. [Roland Scripsit ; F. Baillieul Laisné Sculpsit], [1726-1728], tome second (gravure du sous-titre), Buffet A nord 22, Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne Métropole
  • L'Oeuvre d'Antoine Watteau... gravé d'après ses tableaux et desseins originaux, tirez du Cabinet du Roy et des plus curieux de l'Europe, par les soins de M. de Julienne [Jean de Julienne, F. Baillieul, F. Boucher, N.H. Tardieu…], [1735], tome troisième (page de titre), Buffet A nord 22, Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne Métropole
  • L'Oeuvre d'Antoine Watteau... gravé d'après ses tableaux et desseins originaux, tirez du Cabinet du Roy et des plus curieux de l'Europe, par les soins de M. de Julienne [Jean de Julienne, F. Baillieul, F. Boucher, N.H. Tardieu…], [1735], tome troisième (portrait de Jean de Julienne et de Watteau), Buffet A nord 22, Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne Métropole
  • L'Oeuvre d'Antoine Watteau... gravé d'après ses tableaux et desseins originaux, tirez du Cabinet du Roy et des plus curieux de l'Europe, par les soins de M. de Julienne [Jean de Julienne, F. Baillieul, F. Boucher, N.H. Tardieu…], [1735], tome quatrième (page de titre), Buffet A nord 22, Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne Métropole

« Chaque figure sortie de la main de cet excellent homme a un caractère si vrai et si naturel que toute seule elle peut remplir et satisfaire l’attention, semble n’avoir pas besoin être soutenue par la composition d’un plus grand sujet » écrivait Jean de Julienne.

Le musée des Beaux-Arts de Troyes en conserve deux tableaux, reproduits dans les recueils ainsi que les deux dessins préparatoires.

Watteau a beaucoup dessiné. Il a croqué quantité de personnages à la sanguine, pierre noire et craie blanche. Il se créait un répertoire de personnages, d’expressions, de gestes qu’il pouvait ensuite intégrer à sa guise à ses œuvres.

« Je dis donc qu’il dessinait sans objet, car jamais il n’a fait d’esquisses ni de pensée d’aucun de ses tableaux, quelques légères [sic] et peu arrêté qu’elle ait été. Il faisait ordinairement ses études dans un livre relié, de façon qu’il en avait toujours un grand nombre sous sa main. Il avait des habits plus galants que comiques, il les plaçait sur des hommes et des femmes selon qu’il les trouvait sous sa main, il choisissait les attitudes que la nature lui présentait et préférait ordinairement les plus simples. Quand il avait envie de faire un tableau, sûr de trouver dans son livre des choses qu’il avait approuvées, il en formait des groupes »

Le comte de Caylus, dans une conférence prononcée en 1748

Il pouvait s’exercer au tombé d’un vêtement, à une position précise : nombre de ses esquisses travaillent le drapé vu de dos.

Il a énormément travaillé sur la représentation des soldats, sans pour autant représenter de victoires militaires. Il préférait les saisir en train de se reposer, de jouer aux cartes. Ses dessins les étudient dans leur vie quotidienne, hors des combats. Il s’est créé toute une galerie de personnages, dans des positions et situations diverses.

« Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres Comme des papillons, errent en flamboyant » Charles Baudelaire, « Les Phares », Les Fleurs du mal, 1857.

Watteau est connu pour avoir importé le monde du théâtre dans la peinture. Son Pierrot, exposé au Louvre, est une des plus connue mais il est aussi l’aboutissement d’une œuvre où les troupes de théâtres, les costumes, les personnages (Pierrot, Arlequin…) ont envahi ses toiles.

« C’était un parc dans le goût de Watteau : Ormes fluets, ifs noirs, verte charmille, Sentiers peignés et tirés au cordeau. Je m’en allai l’âme triste et ravie… » Théophile Gautier, L’Hommage aux dames, 1835.

Watteau est particulièrement célèbre pour ses fêtes galantes. C’est vers 1713-1714, qu’il développe dans sa peinture une atmosphère de simple bonheur champêtre où des couples participent à des jeux amoureux, toujours empreints de civilité galante. Au début du XVIIIe siècle, la galanterie était un modèle de sociabilité répandu dans les élites françaises. Mouvement féministe avant l’heure, il plaçait la femme du monde comme un juge des belles manières et du bon goût. Toutefois, la galanterie, culture de l’amour et du plaisir, tendit à associer une femme galante à une femme aux mœurs légères.

« Un coup de crayon […] qui n’appartient qu’à Watteau,

A Watteau seul, un coup de crayon dont l’esprit n’a pas besoin de signature ! »

Edmond et Jules de Goncourt, L’art du XVIIIe siècle, Paris, 1906

 

Watteau, c’est aussi de magnifiques nus, dont l’Amour désarmé est un des plus connus.

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