En ces lendemains de fêtes parfois difficiles, les remèdes peuvent venir de certains écrits anciens dont bien sûr ceux du curé de Vauchassis. L’occasion pour l’équipe du blog de vous souhaiter une excellente année 2018 !
Associé à un médecin et à un pharmacien tous deux installés dans le village, le curé prescrit ses recettes et remèdes à chaque malade venu le consulter.
Les carnets de notes du prêtre sont remplis de ces potions et mélanges supposés guérir de toutes les maladies et des douleurs les plus fréquentes. Pour les maux de dents, le curé préconise ainsi des bains de bouche à la myrrhe, au vin et à l’huile pour « raffermir les gencives » ou une mixture pour réparer les caries. Les dents peuvent également d’après lui être blanchies en les frottant avec une tige d’ortie ou de la cendre de tabac !
Pour les maux de gorge ou les « grosses gorges », il conseille des onguents et n’hésite pas à citer un peu de latin, sans doute pour rendre ses recettes plus crédibles.
Son « produit phare » reste cependant sa fameuse « tisane » : un mélange de vin et de sucre qui est censé améliorer l’état général du malade ! L’auteur anonyme qui dénonce les pratiques du curé décrit ainsi les ravages que ce remède peut entraîner parmi les paysans :
« Le vin, le sucre, ne sont jamais oubliés dans les consultations de Vauchassis. Des malades ont usé jusqu’à soixante bouteilles d’un vin généreux et autant de livres de sucre, en moins d’un mois […]. »
Pour présenter sa tisane dans ses carnets de note, le curé-médecin utilise un argument qui doit faire autorité. Il affirme en effet que sa tisane prolonge la vie jusqu’à des âges irréalistes et inespérés pour l’époque :
« La recette a été trouvée dans les papiers du docteur Yernon, médecin suédois, mort à 104 ans d’une chute de cheval. Ce secret étoit dans sa famille depuis plusieurs siècles. Son père a vécu 130 ans, sa mère 107 et son ayeul 112 par l’usage journalier de cet élixir […]. »
Le curé ne s’arrête pas aux maladies quotidiennes. Il s’attaque également à des maux plus complexes, comme l’épilepsie qu’il prétend aussi guérir.
Il dépasse enfin largement le champ de la médecine lorsqu’il donne sa « Méthode économique pour les semelles » ou ses astuces pour laver les rubans de soie.
C’est peut-être finalement un rôle de confident et de conseiller pour les populations pauvres autant que celui d’un médecin que joue le curé de Vauchassis. Son église, construite au 18e siècle peu avant son arrivée, a récemment été inscrite à l’inventaire général du Patrimoine de la région Grand Est. En collaboration avec la région, la Maison du Patrimoine de Troyes Champagne Métropole continue aujourd’hui d’enrichir cet inventaire sur le territoire de l’agglomération troyenne.
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