Elaine par Tennyson

Accueil = Collections patrimoniales = Imprimés = Elaine par Tennyson

Par Danika Fritz | Le 1 août 2025 | Imprimés

Cet été, Troyes Champagne Tourisme met à l’honneur l’oeuvre de Chrétien de Troyes grâce à un circuit-jeu retraçant l’histoire de la Table ronde et de personnages historiques locaux. Pour cette occasion, le service patrimoine vous propose de (re)découvrir un personnage de la légende arthurienne souvent méconnu du grand public à travers un poème d’Alfred Tennyson illustré par Gustave Doré.

Alfred Tennyson (1809-1892), très grand poète anglais de l’époque victorienne, s’intéressait particulièrement aux mythes et légendes. Il appréciait notamment la légende arthurienne. L’un de ces ouvrages les plus connus n’est autre qu’un recueil de poèmes intitulé Les idylles du roi, publié en 1859. Ce dernier relate différentes histoires du roi Arthur et de sa cour. Dans les années 1860, plusieurs poèmes du recueil dont “Elaine”, sont édités seuls. Aujourd’hui, la médiathèque de Troyes conserve deux éditions londoniennes en langue originale de ce poème (DG 14182 et DG 14183), ainsi qu’une édition traduite en français (Quantin 153).

Elaine, surnommée Dame de Shalott ou Elaine la Blanche, est un personnage méconnu de la légende arthurienne. Elle est généralement représentée avec de longs cheveux blonds et une peau très blanche, semblable à la couleur des fleurs de lys. Son histoire varie selon les époques et les écrits. Pour son poème, Tennyson s’inspire du Morte d’Arthur de Malory datant du XVe siècle.

Elaine on her road to the Cave of Lancelot

Selon cette histoire, Bernard d’Astolat, le père d’Elaine organisa un tournoi auquel Arthur et ses chevaliers participèrent. Lancelot, célèbre chevalier de la table ronde, refusa d’abord de participer avec ses camarades. Alors qu’il se trouvait chez Elaine, cette dernière tomba amoureuse du jeune homme. Elle le supplia de participer et de porter les couleurs de sa maison. Lancelot accepta, à condition de cacher son identité afin de ne pas être reconnu. Ainsi, lors du tournoi, il se servit du bouclier de Sir Torre, le frère d’Elaine. Il gagne de nombreux duels et partait grand vainqueur du tournoi. Malheureusement, il finit par être blessé. Elaine parvint à le mener dans sa chambre pour le soigner et lui avouer ses sentiments. Lancelot rejeta les avances de la princesse et quitta le château. Elaine mourut 10 jours plus tard, le cœur brisé. Pour ses funérailles, sa famille la plaça sur un bateau, une fleur de lys et une lettre entre les mains, avant de déposer le bateau sur le fleuve. Son corps vogua jusqu’au royaume de Camelot. Le roi Arthur lut la lettre d’Elaine devant sa cour et Lancelot. En l’entendant, ce dernier fut pris de remords et promit de payer de riches funérailles à Elaine.

Le poème est accompagné de magnifiques gravures de Gustave Doré (1832-1883), illustrateur français de renom. Dans l’édition française, chaque illustration est accompagnée d’une citation du poème imprimée sur papier de soie qui représente la scène concernée.

“Elaine” n’est pas le premier poème que Tennyson a dédié à la fille d’Astolat. En 1833, il publia La Dame de Shalott, qui fit de cette dernière un idéal féminin de l’époque victorienne. Cette histoire devint également une source d’inspiration pour les artistes préraphaélites. Entre autres, John William Waterhouse, peintre préraphaélite anglais, peint à plusieurs reprises la Dame de Shalott, dans des scènes inspirées du poème d’Alfred Tennyson.

John William Waterhouse – The Lady of Shalott. 1888. Photo:Tate,London,2011. Google Art Project edit

Aujourd’hui Elaine suscite encore l’intérêt des artistes et écrivains. Elle a récemment fait l’objet d’une réécriture contemporaine publiée par Laura Sebastian, auteure anglaise pour la jeunesse. Ce roman intitulé Half sick of shadows s’inspire de plusieurs interprétations de la légende d’Elaine et la met en lumière à travers un récit plus féministe. Une façon de faire découvrir la légende arthurienne aux nouvelles générations.

Pour feuilleter intégralement une des édition londoniennes du poèmes sur le site de la médiathèque : https://portail.mediatheque-jacques-chirac.fr/iguana/www.main.cls?surl=search&p=*#recordId=7.8917

Découvrez également

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.