La médiathèque Jacques-Chirac a récemment reçu en don le fonds de photographies argentiques du journal L’Est éclair, fondé en 1945. Riche d’environ 100 boîtes de pellicules, soit près de 400 000 clichés, il constitue un fabuleux témoignage de la vie et des événements qui ont marqué le territoire, sur une période qui court de l’après-guerre à 2003.

Depuis près de deux ans, Didier Leroy et Philippe Fourneret, tous deux passionnés par le patrimoine local, répertorient, classent et numérisent bénévolement ce fonds qui rejoindra, à terme, la bibliothèque numérique Le P@trimoine en images. A l’occasion des Foires de Mars, nous nous sommes appuyées sur leur précieux travail pour vous proposer ce retour en images sur la période des Trente Glorieuses.

A partir de 1945, la France connait une ère de croissance économique et de changements culturels majeurs, marquée par un boom démographique, le plein emploi et l’explosion de la consommation.

Comme de nombreuses institutions, la fête foraine doit se réinventer. L’arrivée de la télévision dans les foyers la prive désormais de son rôle pédagogique et instructif. Les théâtres de curiosité, musées anatomiques ou ménageries, qui permettaient aux visiteurs de découvrir le monde et les derniers progrès scientifiques, se sédentarisent.

Pour continuer d’attirer les visiteurs, les forains proposent désormais des attractions toujours plus impressionnantes. Les baraques de bois laissent progressivement place à des manèges modernes où la vitesse et les sensations fortes sont reines. A côté des attractions traditionnelles (tirs, loteries, confiseries) fleurissent les montagnes russes, auto-tamponneuses, trains fantômes et autres grands huit.

Situées depuis la fin du 19^e siècle sur les boulevards Gambetta et Victor Hugo, les Foires de Mars s’y installent pour la dernière fois en 1965, avant de rejoindre l’année suivante le boulevard de Belgique (actuel boulevard Delestraint).