Les prévisions météorologiques rythment notre vie quotidienne, qu’elles soient optimistes, pessimistes ou catastrophistes. La météorologie est aujourd’hui une science complexe qui utilise des observations pour développer des modèles de prévision, mais elle a débuté plus modestement.
À partir des années 1770, la Société Royale de Médecine encourage les programmes de relevés scientifiques dans les régions françaises, destinés à être centralisés et archivés. Ainsi, quelques médecins et savants font des observations météorologiques en Champagne, comme par exemple les Pères Boutillier et Rondeau, pour les années 1779 à 1784 à Troyes.
La Médiathèque Jacques-Chirac a pu acquérir dernièrement deux almanachs de colportage qui contiennent des relevés pour les années 1781 et 1789, effectués à Semur-en-Auxois, au nord de la Bourgogne. À chaque page imprimée du calendrier mensuel est ajoutée une grande feuille de papier couverte d’annotations manuscrites.
Chaque jour, la température et le sens du vent sont notés quatre fois : le matin, l’après-midi, au coucher du soleil et à minuit. Une dernière colonne contient des relevés barométriques. Quelques notes complémentaires décrivent des évènements climatiques violents, ou plus légers comme le retour des hirondelles en mai.
Photos Médiathèque Jacques-Chirac, Troyes Champagne métropole
Les auteurs de ces relevés ont pu être identifiés. Il s’agit de Philippe Guéneau de Montbeillard, et de son épouse Elisabeth. Né à Semur en 1720, celui-ci fut ornithologue et naturaliste, grand ami de Buffon. Il participa à la rédaction de l’Histoire naturelle des oiseaux, et fut chargé de l’Histoire des insectes, laissée inachevé après sa mort en 1785.
C’est une utilisation détournée des almanachs populaires troyens, conservatoires d’un savoir incertain, qui servent ici de supports à ces premières données scientifiques.
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