Au milieu du XIVe siècle, le Moyen Age semble s’éterniser, la Peste noire ravage l’Europe en 1347 et la Renaissance est encore bien lointaine. François Pétrarque, homme de lettres au service du Pape d’Avignon, décide alors de se consacrer uniquement à l’écriture de ses poèmes.
Professeur à la Sorbonne et humaniste avant l’heure, Pétrarque est en effet également poète, dédiant la majorité de ses compositions à sa bien-aimée Laure. C’est cette œuvre poétique qui va le faire connaître à travers toute l’Europe et faire sa renommée à travers les époques.
Trois siècles durant, son œuvre parcourt l’Europe et s’impose rapidement comme indispensable dans l’éducation des nobles et des bourgeois cultivés. La Renaissance artistique et littéraire se déployant, dès le XVe siècle en Italie, au XVIe siècle dans le reste de l’Europe, les artistes et écrivains reconnaissent rapidement Pétrarque comme l’un de leurs précurseurs.
Nouvelle pensée humaniste, nouveau style artistique, nouveau goût littéraire, la Renaissance façonne les mentalités et les idées jusque dans les plus petits bourgs. A Ervy-le-Châtel, au cœur de la Champagne, on peut ainsi rencontrer une oeuvre monumentale inspirée de Pétrarque que la Cité du Vitrail a décidé de mettre en lumière.
Le vitrail des Triomphes, haut de 5 mètres et large de 2 mètres, est l’un des très beau vitraux de l’Eglise Saint-Pierre-es-Liens à Ervy, qui compte encore une petite dizaine de baies du XVIe s. Il est directement inspiré d’un des poèmes les plus marquants de Pétrarque, Les Triomphes. Le poète y décrit la lutte d’un héros face à trois dangers qui le menacent : la gloire, l’amour et la mort. Ce n’est qu’après avoir surmonté ces pièges qu’il peut accéder aux Cieux et à l’éternité.
L’inscription au bas du vitrail nous apprend le nom de sa commanditaire : Jehanne Le Clerc, veuve du bailli d’Ervy, souhaitait ainsi rendre hommage à la Vierge. Le bailli étant l’un des plus importants personnages du bourg, elle a choisi d’offrir un vitrail à l’église.
Déposé et restauré, le vitrail est actuellement exposé à la Cité du Vitrail à Troyes, en attendant d’être réinstallé dans l’église ré-ouverte au public à Ervy-le-Châtel. Pour accompagner ce chef d’œuvre de la verrerie champenoise, la Médiathèque du Grand Troyes prête quatre ouvrages à la Cité du Vitrail. Trois livres anciens conservés dans la Grande Salle de la Médiathèque ont rejoint l’exposition. Il s’agit de deux versions italiennes des poèmes de Pétrarque, ainsi que d’une version commentée de ses œuvres en italien. Le grant Kalendrier et compost des bergiers, ouvrage de la Bibliothèque bleue, est également prêté par la Médiathèque. Le grant Kalendrier était un almanach à l’usage des paysans et des artisans. L’ouvrage les aidait à se repérer dans le temps et à prévoir leur travail selon les saisons. Il illustre « Le Triomphe du Temps » qui est un des panneaux du vitrail.
Emplis d’allégories et de scènes saisissantes, les Triomphes d’Ervy-le-Châtel sont le seul exemple connu d’une transposition d’un poème de Pétrarque dans le vitrail.
Pour comprendre cette œuvre fascinante, l’exposition se poursuit à la Cité du Vitrail jusqu’au 31 décembre 2016.
Résumé concis et agréable de cette oeuvre comme vous le dite fascinante par le sujet et éblouissante de beauté et de virtuosité ! je ne me lasse pas d’aller y jeter un regard lorsque je passe devant la Cité du Vitrail et à vrai dire c’est assez souvent car je n’habite pas loin ! bien cordialement !
Martine Demessemacker
Ce vitrail dont l’iconographie est fascinante est exceptionnel ! Bien que dédié à la vierge, il se distingue par son iconographie unique qui emprunte de nombreuses références profanes et antiques. Daté de 1502, il n’existe aucun autre exemple de ce thème dans le vitrail, dans toute la chrétienté.
Si vous désirez en savoir plus sur la baie des « Triomphes de Pétrarque » n’hésitez pas à télécharger gratuitement sur votre smartphone ou sur une tablette, le parcours de visite numérique d’Ervy-le-Châtel (guidigo)
https://www.guidigo.com/Web/Ervy-le-Chatel/We9_7wT85KY/Stop/10/Le-triomphe-de-la-Renommee