Les créations de Mickaël Soutif présentées dans l’exposition Six pieds sous terre actualisent le thème iconographique du squelette de la Danse macabre, présent dans des manuscrits et livres anciens conservés à la Médiathèque.
Les livres d’heures au 15e siècle montrent quelquefois des scènes macabres à l’office des morts. Ainsi, dans le livre d’heures de Guyot Le Peley (vers 1480), très richement illustré, une miniature en pleine page représente un squelette décharné sortant du tombeau au jour tombant.
Plus tard, La Grande danse macabre des hommes et des femmes est un titre fréquemment repris par les imprimeurs troyens de la Bibliothèque bleue. Une partie de l’ouvrage montre les gravures de la marche des squelettes emportant les humains de tous âges et de toutes classes sociales, depuis la reine et la duchesse jusqu’à la villageoise et la jeune fille.
De grands artistes créèrent des séries de gravures de la Danse macabre, comme Hans Holbein le jeune (1497-1543), qui montre une Mort vindicative, saisissant les vivants, ou ironique, ridiculisant les humains.
Au 18e siècle, on retrouve ce thème iconographique du squelette emportant les vivants dans une surprenante gravure d’un almanach de colportage de 1798, représentant l’impératrice de Russie Catherine II dans son palais, la couronne vacillante, à l’heure de sa mort.
Dans un ouvrage savant, Anatomia corporum humanorum de Willam Cowper, datant de 1738, les gravures des anatomies masculines et féminines en pied, sont suivies des gravures équivalentes de chacun des deux squelettes. Celui-ci n’est plus terrifiant, mais prend l’aspect d’un véritable personnage lançant une œillade et prenant la pose.
A consulter à la Médiathèque, le catalogue de l’exposition Le Livre et la Mort (2019)
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