Après un premier billet consacré à la Russie, le blog revient pour vous faire voyager, en ces froids mois d’hiver, vers des contrées plus chaudes.
Commençons notre voyage avec Bernhard de Breydenbach et ses Pérégrinations d’outremer en Terre Sainte. Cet Allemand originaire de Mayence effectue, vers 1483, un pèlerinage à Jérusalem dont il publie le récit 3 ans plus tard en latin. La version française conservée par la Médiathèque Jacques-Chirac est une traduction de Nicole le Huen, ancien confesseur de la reine Charlotte de Savoie, qui y mêle le récit de son propre voyage. Les illustrations sont principalement consacrées aux villes placées sur le chemin du pèlerinage, comme Venise ; cependant, l’une des plus célèbres gravures représente les animaux rencontrés par Bernhard de Breydenbach au cours de ses voyages. On y reconnaît un dromadaire (et non pas un chameau comme indiqué), une girafe, un singe, un crocodile… ainsi qu’une licorne.
Dirigeons-nous ensuite vers l’Archipel – ce terme, dérivé de l’italien Isole del Archipelago, sert à désigner l’ensemble des îles de la Mer Égée. Olfert Dapper, humaniste néerlandais du 17e siècle, en livre une description très précise dans sa Description exacte des Isles de l’Archipel dont la médiathèque possède une version française, parue à Amsterdam en 1703. La démarche de Dapper n’est pas celle d’un voyageur ou d’un écrivain, mais celle d’un documentariste : l’ouvrage est une impressionnante compilation d’ouvrages consacrés à l’histoire ou à la géographie de cette partie du monde. On peut ainsi y découvrir l’île de Chios, la ville de Rethymno, en Crète, ou celle de Callipolis (actuellement Gelibolu), située sur le détroit des Dardanelles.
C’est dans la même région du monde que nous transporte le Voyage pittoresque de la Grèce, du comte de Choiseul-Gouffier. Cet académicien féru d’Antiquité embarque en 1774 sur la frégate l’Atalante et sillonne la Grèce, la mer Egée et l’Asie Mineure en compagnie d’architectes, de peintres et de dessinateurs. Même si ses intérêts se portent avant tout vers la restitution des vestiges archéologiques qu’il croise, Choiseul-Gouffier est également attentif à la description du quotidien des populations qu’il croise et du contexte politique particulier de l’époque – la Grèce faisant alors partie de l’Empire Ottoman. Cet ouvrage abondamment illustré comptera parmi ses lecteurs un certain François-René de Chateaubriand, qui soulignera sa richesse et son réalisme.
Nous terminons notre voyage en Espagne, avec le récit d’un voyage entrepris dans les années 1881 par Théodore Simons et superbement illustré par Alexandre Wagner, dans un style presque orientaliste.
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